À l'école de Charles Lhullier (1824-1898)
Il faut remonter au 12 juin 1800 pour trouver les origines de l’école d’art du Havre. Le souci qui préside alors à la création de l’école gratuite de dessin par l’architecte Antoine-Marie Lemaître n’est pas tant de former de véritables artistes que d’éduquer l’œil et la main d’ouvriers par l’étude du dessin. Ce souci perdure tout au long du XIXe siècle et du début du XXe siècle : « Pour devenir un bon ouvrier, il faut avoir traversé une école de dessin, et celui qui n’a pas l’amour de la ligne n’est pas un ouvrier, c’est un manœuvre ». Les élèves qui se destinent à une carrière artistique ne constituent véritablement qu’une petite part de l’effectif.
À la fois peintre, directeur de l’école d’art du Havre et directeur du musée de peinture et de sculpture de la ville, Charles Lhullier reste pourtant un inconnu. À l’évocation de son nom viennent immédiatement à l’esprit ceux de Raoul Dufy et d’Othon Friesz, dont il fut le premier maître. Car il est de ces peintres qui doivent leur notoriété à celle de leurs élèves.
Malheureux concurrent d’Eugène Boudin dans l’obtention d’une bourse pour poursuivre ses études à l’École nationale des beaux-arts, il se forme auprès de François Édouard Picot, côtoie Claude Monet, puis assiste Isidore Pils. Directeur de l’école municipale des beaux-arts du Havre de 1871 à 1898, Lhullier se révèle remarquable pédagogue et contribue à former toute une génération d’artistes : les frères Saint-Delis, Georges Binet, Raymond Lecourt, Jules Ausset. Sans compter ces artistes moins connus, parfois (re)découverts à l’occasion de cette exposition : Léon Leclerc, Maurice Vieillard, Robert Vallin, Louis-Arthur Soclet, ou Georges Dufour notamment.
S’y révèlent des destins exceptionnels, surprenants, inattendus, faits de renoncements parfois, dans une ville prospère qui se développe, s’enrichit, en misant aussi sur son musée et son école d’art, favorisant ainsi une véritable vie culturelle.
Auteurs
Annette Haudiquet
Michaël Debris, coordinateur des expositions au MuMa – Musée d’art moderne André Malraux
Clémence Poivet-Ducroix, attachée de conservation chargée des collections et de la documentation du MuMa – Musée d’art moderne André Malraux.
Broché
208 pages
165 illustrations couleurs
22 x 28,5 cm
Couverture souple
24 €
ISBN : 978-2-900314-30-2






